L’étape 5 du Bab el Raid ou la fin d’une « aventure géniale » pour les équipages
Après cinq jours d’étape sportive, l’aventure Bab el Raid touche à sa fin. Une aventure mémorable à l’image de l’émotion palpable sur la ligne d’arrivée !
Ça sent la fin sur la ligne de départ de l’étape 5. Pour cette dernière étape, le briefing de Ludo est très applaudi. Après une nuit à la belle étoile animée, l’ambiance est un peu nostalgique au moment de s’élancer mais la concentration reste de mise. « On espère encore remonter dans le classement alors on ne lâche rien », lance Etienne, de la team 124 (Romain THARAULT / Etienne BOISSERAND) . « C’est dommage, c’est quand on commence à maîtriser le roadbook que ça se termine », ironise Romayn, de la team 142 (Thibault FERRE / Romayn FREMONT) . « Les oueds n’ont pas l’air simples, ça nous fait encore du challenge », se félicite d’ailleurs le raideur.
Avant de s’élancer, les teams 139 et 156 se prennent dans les bras pour s’encourager en se donnant rendez-vous sur la ligne d’arrivée. « C’est la dernière étape, pas question de se planter », explique Lionel, de la team 139 (Lionel DI CARLO / Yannick DI CARLO) . En effet, cette étape 5 ne réserve pas de cadeaux aux équipages. Ça n’est pas parce que c’est la dernière journée qu’il faut abaisser le niveau, au contraire ! Quelques mètres après le départ, un premier oued attend donc les équipages. En tout, ils en auront huit à passer aujourd’hui, dont un noir et deux rouges.
Des équipages désormais bien rôdés
Après quatre journées en partie dans le sable, les raideurs sont presque devenus aguerris et s’en sortent plutôt bien sur le premier oued. On sent qu’ils ont acquis de bonnes techniques de conduite. Pour optimiser les temps de passage limités et d’éventuels tankages, les équipages roulent souvent en petit groupes. Si un véhicule s’ensable, ils sont ainsi plusieurs à pouvoir intervenir rapidement et efficacement !
L’oued étant très large, plusieurs voies s’ouvrent et bientôt on aperçoit des véhicules de tous les côtés. Pour Justine, de la team 156 (Lucile DELEULE / Justine VIVOT) , le début d’étape est sportif puisqu’elle décide de guider sa sœur Lucile en courant devant le véhicule. Qui a dit que les équipages étaient fatigués après quatre jours de course ?! Annoncé noir, l’oued suivant se passe plus facilement pour les raideurs qui doivent ensuite sortir les boussoles pour continuer… Ce qui donne parfois lieu à des erreurs et des équipages qui partent en sens inverse !
Un Défi… croustillant !
Comme chaque jour, l’étape est ponctuée d’un Défi désert qui permet une pause aux équipages. Celle du jour se veut culinaire. Au Bab Gourmand, les raideurs sont accueillis par des membres de l’organisation vêtus d’un tablier, qui annonce la couleur : il va falloir passer à table. Une bonne nouvelle pour ceux qui n’ont pas eu le temps de prendre leur petit-déjeuner ? Pas si sûr ! Au menu de ce restaurant un peu particulier installé dans le petit village de Fezzou des insectes à déguster…
Ver de farine, ver à soie, morio, grillon, ver de palmier, criquet : il y en a de toutes les tailles et pour tous les goûts. Les aventuriers lancent un dé qui détermine l’insecte à manger. Pour cela, les équipages disposent de trente secondes pour manger et doivent ensuite tirer la langue pour prouver qu’ils ont bien avalé. Arlette, une organisatrice, se veut rassurante : « C’est comme une figue séchée ». « Ça va, ça croustille sous la dent », confirme Florbela, de la team 171 (Patrick ROGER / florbela oliveira cardoso lajugie) . « On dirait une cacahuète », estime, de son côté, Catherine, de la team 170 (Christophe MONNETREAU / Catherine OSWALD) .
Défi facile à relever pour Dominique, de la team 173 (Dominique METAIS / Fabrice METAIS) : « En Thaïlande, j’en mangeais régulièrement ». Stéphane, de la team 395 (Maxime BANLIER / Stéphane BANLIER) , veut, lui, tout goûter ! Philippe, de la team 102 (Philippe RELANDEAU / Chrystelle RELANDEAU) , voudrait aussi en reprendre une part, mais il en faut pour tout le monde… Même si certains, comme Jeanne, de la team 172 (Chloé CABROL / Jeanne JOURDAIN) , s’en passeraient bien ! « J’avais fait le Bab il y a six ans et je redoutais de devoir refaire ce défi », explique la raideuse qui a bien du mal à avaler son morio.
Une ligne d’arrivée festive
Les kilomètres s’enchaînent pour les équipages qui arrivent bientôt à la fin de l’étape. « C’était une bonne journée, on a bien maîtrisé le roadbook », soulignent les deux frères de la team 139 (Lionel DI CARLO / Yannick DI CARLO) . « On ne sait pas trop comment on est arrivées là car on a raté plusieurs cases du roadbook », s’amusent Sophie et Priscille, de la team 110 (SOPHIE DUPIN DE LA GUERIVIERE / Priscille BERGER) . « C’était beaucoup plus facile aujourd’hui, on s’en est hyper bien sorties », commente la team 148 (Maëlle PELLEGRINO / Joséphine LOUIS) . C’est surtout qu’après cinq jours de courses les progrès se font sentir alors certains, sur la ligne d’arrivée, repartiraient bien pour un tour.
« À l’année prochaine ! », promettent d’emblée Enrique et Alexis, de la team 259 (Alexis Zamora / Enrique Zamora) . « On s’inscrit sur la 10e édition dès qu’on rentre en France », renchérissent les deux amis de la team 142 (Thibault FERRE / Romayn FREMONT) . Les équipages sont accueillis chaleureusement par Clémentine et Delphine qui leur remettent à tous un badge de finisher de cette 9e édition. Aussitôt reçu, les raideurs l’accrochent fièrement à leurs gilets. Les équipages se sautent dans les bras, poussent des cris de joie, dansent… L’ambiance est à la fête !
Certains versent aussi quelques larmes d’émotion, comme Nathalie, de la team 101 (Christina MARTEAU / Nathalie BENZAMIA) . « C’est de la pression mais c’est une aventure géniale dont je me souviendrai toute ma vie », selon elle. « Il faut faire le Bab au moins une fois dans sa vie », encourage Nathan, de la team 387 (Nathan Mustière / Louis Leonardon) . Les équipages s’attendent et réservent une ola aux derniers véhicules qui arrivent. Les raideurs sont solidaires jusqu’au bout et ils se mettent volontiers à plusieurs pour pousser la 4L de la team 247 (Sandrine BREARD / Jade BREARD) , qui ne redémarre plus, jusqu’à la ligne d’arrivée. Une image de solidarité représentative de cette 9e édition du Bab el Raid.