Les équipages découvrent les joies de la conduite dans le sable
La journée n’a pas été de tout repos pour les équipages. La deuxième étape a vu sortir les pelles et les plaques de désensablage face à des oueds parfois coriaces. Heureusement, la solidarité était de mise.
Cette nouvelle étape commence sous les meilleurs auspices avec un drôle de Défi banco : les Z’amours du Bab. Comme pour la célèbre émission télévisée, le but est de vérifier que les binômes se connaissent bien en leur posant des questions diverses et variées pour lesquelles ils doivent désigner l’un des deux partenaires. « Qui est le plus couche-tard ? », « le plus colérique ? », « le plus dépensier ? »… Toi ou moi ? Au moment de miser les points, une seule question : jusqu’à quel point connaissez-vous votre coéquipier ? On pourrait croire que les couples sont privilégiés… Et pourtant !
Jean-Pierre et Christian, de la team 262 (Christian FISCHER / Jean Pierre LANDRY) , se connaissent depuis 40 ans mais se sont perdus de vue une grande partie de ce temps alors forcément, les deux amis doutent un peu. Ils terminent avec treize bonnes réponses sur quinze, un vieux couple en somme ! « Un vieux couple », c’est ainsi que se revendiquent Joëlle et Philippe, ensemble depuis 47 ans. Voisins depuis trente ans, Patrick et Dominique, de la team 167 (Patrick SECRÉTAN / Dominique QUANTIN) , s’en sortent, eux aussi, haut la main ! « On aurait dû miser 50 points », ironisent les deux amis.
Entre rires et choses sérieuses
Rapidement, le défi attire une foule de concurrents qui se passent le mot : « c’est sympa, comme jeu », « allez-y, vous allez vous amuser ! ». « Avec mon père, heureusement que c’est réussi ! », souligne Maxime, de la team 395 (Maxime BANLIER / Stéphane BANLIER) , qui encourage Maëlle et Joséphine, de la team 148 (Maëlle PELLEGRINO / Joséphine LOUIS) à participer. Une bonne idée puisque les deux copines réalisent un sans faute !
Pendant que certains s’amusent, d’autres potassent le roadbook. Il faut dire qu’avec quatre oueds prévus sur cette première partie d’étape 2, certains équipages se font un peu de souci. « Est-ce qu’on doit contourner l’oued noir et les deux rouges ? », s’interrogent ainsi Sophie et Priscille, de la team 110 (SOPHIE DUPIN DE LA GUERIVIERE / Priscille BERGER) . Après avoir vécu une première journée marquée par la solidarité, les deux raideuses partent toutefois en confiance.
Pour optimiser la journée, Lydia, de la team 111 (Nicolas GEORGET / Lydia GEORGET) , balise le roadbook calculette à la main. « Je calcule la vitesse moyenne en fonction du temps parcouru idéal », explique-t-elle. L’objectif ? Gagner quelques places au classement. « On s’était dit que ça n’était que pour le plaisir mais finalement on s’est pris au jeu », s’amuse encore Lydia.
Un oued noir redouté
Comme annoncé, l’oued noir pour lequel les équipages disposent d’une demie heure pour le traverser réserve quelques sueurs froides aux aventuriers. Rapidement, les premiers véhicules s’ensablent, comme la 205 d’Antoine et Alexandre, de la team 122 (Antoine Perche / Alexandre Perche) . Face à ce spectacle, Jérôme et Grégory dégonflent leurs pneus en espérant que ça suffira à passer sans encombre. « On risque d’y passer trois heures », prédit Lionel, de la team 139 (Lionel DI CARLO / Yannick DI CARLO) . Effectivement, la 207 se retrouve rapidement tankée.
Un grand parking se forme bientôt au-dessus de l’oued. Les équipages tentent de jauger la situation avant de se lancer. « On ne va pas suivre ceux qui sont embourbés », glisse Clotilde, de la team 180 (Marion JOLLY / Clotilde FAITEAU) , qui se décide à aller voir le terrain de plus près pour « mieux se rendre compte ». Malgré les encouragements des autres équipages qui lui disent d’aller à fond pour espérer passer, la team 116 (Laëtitia PERINEAU / Cécile BORGIOLI) s’ensable. L’avantage, c’est que comme c’est une 4L, elle est facile à pousser et ne reste pas longtemps tankée.
Y aller à fond, c’est aussi la solution préconisée par Francisco et Fabien, de la team 129 (Fabien MARQUES / Francisco RUEDA) . Au bout d’un moment, les équipages partent de tous les côtés. On sent que les raideurs sont un peu perdus quant à la stratégie à adopter et surtout où donner de la tête ! À peine une voiture est détankée qu’il faut en pousser une autre… Les tankages donnent lieu à des scènes impressionnantes où, par exemple, Raphaël tracte les 139 à la main. « On est dans le vif du sujet », s’amuse sa femme Virginie. Une fois sortis de l’oued, pas question pour les raideurs d’abandonner les copains de galère derrière eux. Ils se garent et redescendent aider les équipages encore coincés.
Les équipages voient rouge
À peine détankés, les équipages n’ont pas le temps de s’ennuyer avec le Défi désert du jour. Les raideurs retournent sur les bancs de l’école avec une épreuve de géographie. L’objectif : placer correctement au moins cinq villes marocaines sur une carte. « C’est bien, ça va nous détendre », se réjouit Léa, de la team 204 (Léa Monnetreau / Bastien Vanlathem) . Tanger, Meknès, Marrakech : certaines sont assez connues. D’autres, comme Oujda, Merzouga et Essaouira posent plus de soucis. Les villes les plus facilement trouvées sont en généralement celles par lesquelles les raideurs sont passés.
Mathieu, de la team 150 (Violaine BOYMOND GABION / Mathieu BOYMOND) , mise sur sa femme pour trouver les bonnes réponses. « T’as fait le Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc, tu dois savoir », lance-t-il à Violaine. Malgré la pression, l’ancienne Gazelle s’en sort haut la main. « À force de venir au Maroc, je commence à connaître la géographie du pays », se félicite Armand, de la team 186 (Armand LOPES / Lucas MAHI) , lui aussi victorieux.
Ceux qui espéraient en avoir fini avec les oueds sont rattrapés par la réalité d’un oued rouge assez compliqué. Les pelles sont à nouveau sorties. « On a déjà passé deux heures dans l’oued noir, on est rôdés », s’amuse Romain, de la team 124 (Romain THARAULT / Etienne BOISSERAND) . Effectivement, malgré des tankages en cascade, la solidarité permet de s’en sortir. Tant mieux car la journée avance et que la fatigue aidant, les équipages font des erreurs de roadbook et se retrouvent à faire ce que l’on appelle du « jardinage » : tourner en rond autour d’un point.
Un bivouac au milieu des dunettes
À quelques kilomètres du bivouac tant attendu, c’est la douche froide pour Cathy et Jessica, de la team 182 (Cathy GARCIA / Jessica NEDELLEC) qui cassent leur alternateur. Des équipages s’arrêtent pour leur prêter main forte, mais il va falloir demander conseil à l’équipe d’assistance mécanique. « Là, ça dépasse nos compétences », regrettent les raideuses. Comme si cela ne suffisait pas, leur courroie doit être changée. Au volant d’une 205, comme de nombreux équipages, elles espèrent pouvoir en trouver une de rechange auprès d’un autre véhicule.
Le bivouac se dresse enfin au milieu des dunettes, propice à une soirée mémorable à la belle étoile. Pour les plus courageux, un autre Défi banco est disponible : le Bab Warrior, un parcours du combattant où l’un des deux coéquipiers, doté d’un masque à l’aveugle, est guidé par la voix de son binôme. Enjamber, passer sous une barre… Pas facile de faire ça quand on ne voit pas le terrain en une minute trente seulement. Eva, de la team 250 (EVA ADELIN / AUDREY BRUNET) , prends les choses ont main et guide sa coéquipière de manière quasi militaire ce qui permet aux deux raideuses de terminer le défi en seulement 39 secondes.
Le record est battu quelques minutes plus tard par Gabriel et Jonathan, de la team 155 (Gabriel DURET / Jonathan DULIGNÉE) , qui finissent en 35 secondes. « Aujourd’hui, les défis c’était bien », félicitent les deux aideurs avant d’ajouter en riant : « ça compense les oueds horribles ». Pendant que certains s’amusent encore, d’autres privilégient un moment de détente bien mérité une fois la tente plantée.
Malgré leurs petites voitures, les équipages sont venus bien équipés, quelques barnums se montent, plus loin c’est la musique qui retentit. Le bivouac est animé mais l’ambiance ne commence vraiment qu’une fois tous les équipages enfin réunis après cette longue journée. Les derniers arrivent en effet, à la nuit tombée, encadrés par les véhicules de l’organisation.